Les perspectives macroéconomiques 2023 et 2024 de la République Centrafricaine sont globalement favorables malgré un risque de tension interne suite à l’organisation du référendum constitutionnel, et l’entrée en vigueur de la loi interdisant l’exportation des grumes de bois. C’est l’une des principales conclusions de la mission conjointe de la Commission de la CEMAC, de la BDEAC, du PREF-CEMAC sur la Surveillance Multilatérale qui a séjourné à Bangui, du 21 août au 1er septembre 2023.
Sous la conduite de M. Mamadou Issa Baba, Directeur des Finances Publiques à la Commission de la CEMAC, la mission a examiné la situation économique et financière du pays pour l’année 2022 et évalué la mise en œuvre des directives du cadre harmonisé de gestion des finances publiques.
Plusieurs séances de travail avec les directions techniques et sectorielles, ont permis de faire l’état de mise en œuvre des différentes réformes notamment, notamment la transposition et la mise en œuvre des directives sur la gestion des finances publiques, les actions du PREF-CEMAC. A cet égard, la mission s’est réjouie de la transposition par la RCA de toutes les directives du cadre harmonisé de gestion des finances publiques, même si certaines améliorations doivent être apporté sur la transparence des Finances Publiques et les reformes comptables.
Les relations avec les Institutions financières internationales, en particulier avec le FMI et l’amélioration du Climat des affaires, ont également été abordées.
S’agissant de l’analyse de la situation économique globale du pays, au courant des trois précédentes années, il apparait que la RCA a connu de nombreux chocs qui ont eu des impacts négatifs et significatifs sur la stabilité macroéconomique du pays et aggravé l’insécurité alimentaire : pandémie de la Covid-19 (fin 2019- début 2020), intensification du conflit armé interne en 2021, suspension d’appui budgétaire externes, pénurie du carburant pénalisant les secteurs de transports et de l’industrie manufacturière, etc. Cette situation a entrainé la chute de Croissance du PIB réel qui est passée de 1,0% en 2021 à 0,2% en 2022. Cependant, les secteurs tels que forestier, l’hôtellerie et les télécommunications se sont bien comportés.
Pour ce qui est des reformes structurelles, un accord FEC avec le FMI a été trouvé ce qui permettra d’apporter une bouffée d’oxygène aux Finances de l’Etat. Une amélioration dans le cadre de la mise en œuvre des reformes PREF CEMAC.
En définitive, la mission a noté que nonobstant ce contexte, les anticipations des agents économiques notamment dans le secteur primaire, l’économie Centrafricaine pourrait se relancer avec une croissance réelle du PIB tablée à 0,9%.