Deux enjeux majeurs étaient au centre des discussions de la 9ème session de la CRUROR-AC qui vient de clôturer ses travaux à N’Djamena. La question du financement et les stratégies à mettre en place d’une part, et l’évaluation de la mise en application du système LMD dans l’espace CEMAC, d’autre part. Aux termes de deux jours d’intenses travaux, les réflexions ont convergé vers des pistes de solutions idoines pouvant booster le système d’enseignement supérieur et de la recherche en Afrique Centrale.

S’agissant du financement, deux communications de haute facture ont balisé les champs d’explorations possibles susceptibles de garantir l’autonomie financière des Universités. Celle du Pr Marcel Fouda Ndjodo, Inspecteur Général des Affaires Académiques, de la Recherche Scientifique et Technologique au Cameroun et, du Pr Bertin Léopold Kouayep, Directeur Général de l’Ecole Supérieure du Commerce et de gestion. Tous les deux ont misé sur la mobilisation des ressources nationales en lieu et place des appuis extérieurs truffés des conditionnalités. A l’issue des échanges, les conférenciers ont admis que les stratégies à mettre en place pour mobiliser le financement au profit des universités et centres de recherches doivent s’appuyer sur l’arbitrage national et l’arbitrage communautaire ainsi que la mutualisation des orientations. Les actions à entreprendre en conséquence sont les partenariats entre universités pour la recherche mutuelle des financements, l’organisation des fora des financements, la création des corrélations Universités-Entreprises, la mise en place des mécanismes de sécurisation des allocations publiques et enfin la collaboration active et mutuelle entre l’enseignement supérieur et les centres de recherche.

En ce qui concerne le Système LMD et son expérimentation dans l’espace CEMAC, le Pr Jean François Owaye, Expert de la Cellule Technique LMD-CEMAC, s’est évertué à en faire le bilan et à présenter les perspectives. L’objectif recherché étant de contribuer à la réflexion pour améliorer l’harmonisation et la standardisation dudit système, les performances, la lisibilité, l’efficacité et l’attractivité de l’espace sous-régional de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation professionnelle. Les débats ont permis à la Conférence de conclure que le système LMD ne doit pas constituer un obstacle aux reformes et aux évaluations continues du système éducatif pour prendre en compte l’impact réel de l’enseignement sur le développement social et l’insertion des diplômés.

Un exposé sur l’Apport du système éducatif dans le processus de diversification et d’industrialisation de l’économie de la sous-région, présenté par le Chargé de programme à l’UNESCO M. Yves Nantille Watanakata, a également meublé les discussions. L’accent a été mis sur la sensibilisation pour un accès inclusif et équitable à tous les niveaux de l’Education Formation Technique Professionnel (EFTP) en vue de développer des compétences techniques et professionnelles au profit d’un plus grand nombre de personnes.

Les lampions se sont éteints sur les travaux de cette neuvième session de la CRUROR-AC avec deux motions de remerciements adressées par les conférenciers à S.E Mahamat Idriss Deby Itno, Président de la Transition et à à S.E Baltasar Engonga Edjo’o, Président de la Commission de la CEMAC.

Rendez-vous a été pris au Cameroun, pour la 10ème session ordinaire de la CRUROR-AC dont le thème retenu est « l’apport de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle dans le processus d’industrialisation de l’économie de la CEMAC ».