Il s’est tenu en date du 31 juillet 2023, en mode virtuel, l’atelier de dissémination des perspectives économiques régionales 2023 en Afrique Centrale avec la Banque Africaine du Développement. Cette session avait pour le thème : « Mobiliser les financements du secteur privé en faveur du climat et de la croissance verte ». Cette rencontre a vu la participation des différents délégués des Etats du groupe Afrique Centrale -BAD (CEMAC + la République Démocratique du Congo).
L’ordre du jour portait sur la présentation du rapport des perspectives économiques 2023 de la région Afrique Centrale avec comme point focus la mobilisation des financements du secteur privé en faveur du climat et de la croissance verte. La Commission de la CEMAC était représentée à cette réunion de haut niveau par son Commissaire en charge du Département des Politiques Economique, Monétaire et Financière en la personne de M. Nicolas BEYEME NGUEMA qu’accompagnait son Chef de Cabinet M. Perin NZUE ENEME.
De ces échanges, on peut retenir que les perspectives économiques de la région restent positives même si elles sont étroitement liées à des incertitudes tant au niveau interne qu’externe. Il s’agit notamment de l’évolution de l’économie mondiale (les tensions géopolitiques, l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les catastrophes naturelles, etc. ), de la situation sociopolitique et sécuritaire de certains pays de la région qui pourraient provoquer des goulets d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement et ralentir la croissance économique. Malgré les risques qui pèsent sur la dynamique économique de la région, l’Afrique centrale devrait enregistrer des taux de croissance de 4,9% en 2023 et 4,6% en 2024. Le solde budgétaire devrait rester déficitaire à -0,7% pour 2023 et 2024. Le déficit du compte courant (1,5% du PIB en 2022) devrait se creuser pour s’établir à 2,6% du PIB en 2023 et 3,3% du PIB 2024.
Les pays de l’Afrique centrale disposent d’un potentiel important de croissance verte, mais ne valorisent que très faiblement les opportunités économiques vertes et l’innovation verte. En effet, la population jeune et croissante de la région, ainsi que son riche capital naturel, placent la région dans une position particulièrement favorable pour assurer la transition vers la croissance verte. Cependant, la région est moins performante en ce qui concerne l’offre d’opportunités économiques vertes et l’innovation verte, quoiqu’elle obtienne d’assez bons résultats en matière d’inclusion sociale et d’utilisation efficace et durable des ressources. La finance climatique sera essentielle pour que l’Afrique centrale passe à la croissance verte et réponde à l’action climatique.
Ainsi, comme recommandations, afin d’attirer le financement du secteur privé, les pays de l’Afrique centrale devront s’engager à adopter et mettre en œuvre des instruments de financement innovants. Les gouvernements de la région devront orienter le financement privé du climat vers les secteurs qui non seulement génèrent les risques les plus faibles et les rendements les plus élevés pour les investisseurs du secteur privé, mais qui ont également un impact très important sur la croissance verte. Il sera donc important, pour les pays de l’Afrique centrale et leurs parties prenantes, de concevoir des politiques et des projets qui garantissent que les PME, et en particulier. Pour la Commission de la CEMAC, il est plus qu’urgent de mettre en place une réflexion sur les questions relatives à la finance verte.