Pour relancer la croissance à moyen terme et favoriser un processus de diversification compatible avec les besoins de création d’emplois, la CEMAC doit améliorer sa compétitivité et renforcer le degré d’intégration de ses économies. Le premier objectif des réformes structurelles est de renforcer la diversification économique et le développement du secteur privé (OG 9). Les activités de la CEMAC sont très concentrées sur l’exportation de matières premières brutes, contribuant faiblement à la création d’emplois, à l’éradication de la pauvreté et à l’industrialisation des économies des pays de la sous-‐région.
Partant du constat que cette croissance, du côté de l’offre, est tirée par les industries extractives (secteur primaire) et du côté de la demande par la commande publique (insuffisante structuration du secteur privé), la CEMAC a entrepris depuis lors des actions axées sur l’industrialisation dans le but de dynamiser la compétitivité des unités de production (du secteur privé notamment), d’accroitre la contribution du secteur secondaire au PIB et d’améliorer l’accessibilité des produits manufacturiers de la CEMAC aux marchés régionaux et internationaux.
Plusieurs études et projets sont en cours d’exécution : il s’agit de l’étude sur l’élaboration de la Politique Communautaire de Développement Industriel prenant en compte les chaînes de valeur internationales, de la Stratégie Commune d’Amélioration de la Compétitivité économique et commerciale intégrant les chaînes de valeur transfrontalières, du Programme de Restructuration et de Mise à Niveau des Entreprises (PRMN), du Programme Infrastructure Qualité d’Afrique Centrale (PIQAC) et de la Politique commune de la métrologie de la CEMAC (CEMACMET).
En outre, la conception et l’application d’une stratégie intégrée de diversification des économies au niveau national est indispensable. L’expansion des infrastructures de base (transport, télécommunications), le développement des ressources humaines, notamment via l’amélioration des systèmes publics de formation, sont autant de supports au développement de l’activité économique.
Le second objectif des réformes structurelles est l’amélioration du climat des affaires (OG10). Cette amélioration pourrait passer par la diminution des coûts de transaction des entreprises et des droits d’enregistrement, la mise en place d’incubateurs ou encore l’établissement d’une charte régionale de la PME formelle, sur le modèle du « Small Business Act ». Il faudra également œuvrer à l’augmentation du nombre des tribunaux de commerce pour faciliter le règlement des différends commerciaux ainsi qu’à la lutte contre la corruption. Le fonctionnement du marché du travail pourrait être amélioré par la simplification des dispositifs institutionnels d’embauche et de licenciement ainsi que l’intensification de la formation professionnelle et technique. Enfin, une réforme fiscale pourrait améliorer la compétitivité des Etats membres (cf. OG1).
L’opérationnalisation de l’Observatoire du Climat des Affaires en zone CEMAC devrait permettre un meilleur suivi de la dynamique du système productif. Il serait utile que cet observatoire puisse centraliser l’information au niveau régional, de manière à pallier les éventuels retards dans la transmission des données statistiques par les Etats membres.
Enfin, il est crucial d’accroître le financement alternatif des économies (OG 11). Les mesures proposées visent à favoriser l’accès des PME-‐PMI du secteur formel aux financements bancaires traditionnels mais également à développer d’autres modes de financement (crédit-‐bail, fonds d’investissement dédié aux PME). Les arrangements institutionnels avec le secteur privé tels que les partenariats Public/Privé (PPP) devraient par ailleurs être privilégiés. Les deux autres pistes proposées consistent à développer les organismes de placements collectifs et de faciliter l’accès au financement islamique.